L’hebdo des marchés – 01

L’hebdo des marchés – 01

Cette semaine a été marquée par des craintes sur la conjoncture mondiale matérialisées par l’inversion de la courbe des taux aux Etats-Unis. Malgré cela, cette dernière semaine du premier trimestre de l’année 2019 se solde par un bilan positif pour les places financières européennes et américaines. Elles ont, une fois encore, bénéficié des discours accommodants des banquiers centraux, mais aussi des espoirs d’un accord commercial, après la reprise des négociations entre la Chine et les Etats-Unis.

Les indices

Sur la semaine écoulée, seules les places asiatiques ont perdu du terrain, à l’image du Nikkei qui recule de 1.95%. Le Shanghai Composite et le Hang Seng limitent la casse grâce à la séance de vendredi, et enregistrent des pertes hebdomadaires respectives de 0.4% et 0.15%.

En revanche, aux Etats-Unis, le Dow Jones progresse de 1.3%, le S&P500 s’adjuge 0.9% et le Nasdaq100, seulement 0.4%.

En Europe, les gains sont comparables, avec +1.2% pour le CAC40 et le Dax et +0.8% pour le Footsie, en dépit des incertitudes au sujet du Brexit. Pour les pays périphériques de la zone euro, le Portugal gagne 0.65%, l’Espagne 0.35%, et l’Italie 0.95%.

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Matières premières

Malgré les différents appels de Trump auprès du cartel de l’OPEP pour augmenter la production et pour mettre fin à une réduction organisée de l’offre mondiale, les cours du brut ont progressé de 1,6% sur la semaine. Le WTI se négocie ainsi proche de 60 USD le baril.

La lourde chute des cours du palladium emporte tout le compartiment des métaux précieux à la baisse. Le palladium perd effectivement près de 15% sur la semaine suite à des prises de bénéfices couplées aux inquiétudes sur la demande mondiale.

L’or et l’argent cèdent aussi du terrain pour se traiter à respectivement 1290 et 15.07 USD l’once. Les prix des métaux de base sont restés stables, à l’image du cuivre et de l’aluminium qui ont peu évolué sur la semaine à 6385 USD et 1896 USD la tonne métrique.

Marché des changes

L’interminable feuilleton anglais pèse sur la livre sterling, la devise a dévissé face à un panier de monnaies majeures, à l’image du billet vert (-200 points de base à 1.31 USD).

En Turquie, la Banque centrale tente de rassurer le marché, après la chute de la livre turque (-5%) liée aux problèmes géopolitiques.

Le yen se trouve recherché dans ce climat de révisions baissières de la croissance mondiale, la devise nippone s’échange à 124 JPY face à l’euro et à 110 contre le dollar.

De son côté, la monnaie européenne produit toujours des oscillations graphiques face au billet vert (entre 1.12 et 1.14 USD) sans réel sens directionnel. Malgré un marché de taux majoritairement négatif, le franc suisse reste fort contre le reste des devises principales notamment sur la parité EUR/CHF à 1.12.

Statistiques économiques

L’indice Ifo du climat des affaires en Allemagne est ressorti en hausse par rapport au mois de février (à 99.6). Mercredi, Mario Draghi a déclaré que la BCE était prête à reporter le prochain relèvement de ses taux si cela est nécessaire et à alléger le coût des liquidités excédentaires pour les établissements financiers.

La semaine prochaine, les indices PMI, les prix à la consommation et à la production, le taux de chômage, ainsi que les ventes au détail seront publiés.

Aux Etats-Unis, les statistiques ont, dans l’ensemble, déçu. La croissance du PIB au T4 2018 a été révisée à la baisse, à 2.2%, contre 2.6% lors de la précédente estimation. Le marché immobilier a ralenti (permis de construire, mises en chantier, indice Case Shiller en repli). Le moral des consommateurs n’était également pas au beau fixe (baisse de l’indice du Conference Board et de l’indice PMI de Chicago). L’activité manufacturière a reculé en mars (comme en témoigne l’indice de la Fed de Richmond). Les dépenses et revenus des ménages ont également baissé. Seules bonnes nouvelles, les demandes d’allocations chômage étaient moins importantes que la semaine précédente, l’indice du Michigan et les ventes de logements neufs ont dépassé les attentes.

Seront dévoilés la semaine prochaine les ventes au détail, les indices ISM, les commandes de biens durables et les créations d’emplois ADP. Pour clôturer la séquence hebdomadaire, nous prendrons connaissance du rapport sur l’emploi (salaire horaire moyen, taux de chômage et créations d’emplois

Un trimestre marqué par un retour à la hausse

Le trimestre se termine avec des scores très positifs sur les différentes places boursières. Nous sommes désormais bien loin de la période de stress de la fin 2018, les trois premiers mois de 2019 furent marqués par le retour des investisseurs vers des stratégies à risques. Ces derniers ont profité d’une pause dans la normalisation monétaire des banques centrales, pour intensifier leurs interventions sur les actions qui s’étaient fortement dépréciées dans les dégradations indicielles. Sur le CAC40, c’est plus de 13% de gains acquis sur 2019, classant le trimestre parmi les dix meilleurs de l’histoire de l’indice, le record appartenant toujours au deuxième trimestre 1988 (+29.9%).

Après le rattrapage effectué sur l’ensemble des indices, le marché se situe à un moment charnière, partagé entre l’envie de prolonger le rebond et revenir dans le range qu’il a cassé en fin d’année dernière et les craintes d’un ralentissement économique mondial synonyme de nouvelles baisses.

Les investisseurs adoptent, par conséquent, une posture d’observateurs, ayant les pires difficultés à analyser le dénouement de la saga Brexit, lorgnant, en parallèle, les statistiques macroéconomiques européennes et chinoises, tout en intégrant la posture des banquiers centraux.

Merci et bon week-end à tous.